mardi 29 septembre 2015

Enseignement supérieur : Une impasse démographique inquiétante !

Alors que le nombre de bacheliers était stable, ils ont été 50 000 de plus à choisir l’Université en 2014, et à nouveau + 30 000 en 2015. Les FAC débordent et ne peuvent plus accueillir tous les étudiants, alors qu’elle sont confrontées à des restrictions budgétaires. A partir de 2017, il y aura 30 000 bacheliers de plus par an.  

Intrigué par le nombre croissant de L1 contingentées soumises à préférence géographique et à tirage au sort, nous avons interpellé l’Université de Nantes. 

Sa réponse est sans équivoque : D’ici 2025 il y aura 100 000 étudiants supplémentaires en Pays de la Loire. Si cette hausse démographique est prise en compte pour les lycées, rien n’est prévu dans le supérieur. Sans moyens supplémentaires, la situation qui est déjà très critique sera intenable dès 2017… 

En Loire Atlantique il y a eu 2 000 lycéens  en seconde en 2014, et 3 000 de plus à nouveau en 2015. Cette croissance va certes se ralentir, mais se poursuivra. Les lycées du département sont tous raz bord malgré la construction de nouveaux établissement. 
Mais rien n'est fait dans le supérieur.

Va-t-on rester les bras croisés à attendre le crasch d’une génération sur APB, où le principal débouché sera Pôle Emploi ? 


Ci- dessous courriers, articles et liens pour illustrer notre inquiétude.
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Courrier de la FCPE du Lycée des Bourdonnières pour l'arrêt du tirage au sort comme moyen de sélection à l'entrée en L1 de FAC.

M. Olivier LABOUX
Président de l’Université de Nantes
1, quai de Tourville
BP 13522
44035 Nantes

Nantes le 17 mars 2015

Monsieur le président,

L’association de parents d’élèves du Lycée Les Bourdonnières à Nantes tient à vous faire part d’un sujet qui nous préoccupe. Les lycéens du département sont de plus en plus nombreux. Pour faire face à cette augmentation, de nouveaux lycées sont construits à un rythme soutenu. Ils sont également de plus en plus nombreux à vouloir s’inscrire sur Admission-Post-Bac pour leur poursuite d’études supérieures dans le département.
Les filières BTS et IUT, auxquelles les BAC professionnels et technologiques ont désormais un quota d’accès réservé, deviennent plus compliquées à obtenir pour les candidats de BAC généraux. Ils sont de ce fait plus nombreux à se tourner vers des formations universitaires. De plus, la crise économique fait que nos jeunes, faute de trouver du travail, poursuivent leurs études avec des formations complémentaires.
Or nous nous apercevons que pour la rentrée 2015 les filières universitaires contingentées sont beaucoup plus nombreuses et avec un nombre de places en nette diminution par rapport aux années passées.
Nous avons bien compris que les capacités d’accueil et le budget de l’université ne sont pas extensibles, et que l’enseignement supérieur est confronté à d’importantes restrictions budgétaires. Nous sommes aussi conscients que les débouchés des formations universitaires ne sont pas exponentiels.
En revanche nous trouvons que le mode de sélection par tirage au sort n’est pas du tout adapté à cette nouvelle situation. Il nous paraît injuste et contraire à la promotion républicaine au mérite des élèves. Comment inciter un lycéen à bien travailler s’il joue son avenir au tirage au sort ? Un mode de sélection simple sur le dossier scolaire dans A.P.B. nous paraît préférable.
Les plus riches peuvent faire des études à 20 000 € par an, les plus aventureux partent à l’étranger, et les autres ? De plus en plus de jeunes se déscolarisent après le BAC...

Nous espérons que ce courrier retiendra toute votre attention.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses.

Les parents du conseil local FCPE du Lycée les Bourdonnières à Nantes
Bernard Viaud, Président


Copie : au ministère de l’éducation National, Rectorat, aux élus du département, Conseil Régional, lycée des Bourdonnières, FCPE44, FCPE national
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ci dessous la réponse de M. Oliver Laboux, Président de l'Université de Nantes

télécharger le courrier de M. Laboux en pdf

Voici plusieurs coupures de presse et liens internet pour illustrer le sujet :



Ou comme aux Etats-Unis ? L’enseignement privé financé à coup d’emprunt étudiant n’est pas une réponse satisfaisante.
 l'endettement moyen des étudiants en fin d'étude selon une étude récente serait à 27 000 $... 

Certaines propositions du rapport pour la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur (StraNES) présenté en septembre 2015 vont dans le bon sens. Mais comment traiter l'urgence et ou sont les milliards nécessaires ?
http://www.lemonde.fr/education/article/2015/09/08/quarante-propositions-pour-democratiser-l-acces-a-l-enseignement-superieur_4749120_1473685.html

http://www.lemonde.fr/education/article/2015/10/15/l-enseignement-superieur-tiraille-entre-ambitions-et-realites_4790054_1473685.html

Des réponses urgentes sont indispensables. Investissements, critères d'accès, généralisation des moocs (cours en ligne) en remplacement des amphis et réorientation des moyens sur les Travaux Pratiques et Travaux Dirigés en petit groupe, le suivi des étudiants ... 
Nous refusons le sacrifice d'une génération d'étudiants.
La jeunesse française est une richesse, et non un coût ! Ne la désespérons pas ! 
Nous nous engageons à alerter les décideurs pour que les moyens suivent les intentions.



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